Le Master de Journalisme et Médias Numériques a son propre webzine, Webullition. Pour le faire tourner deux professionnels s’invitent à la fac de Metz deux fois par semaine en tant que rédacteurs en chef. Hervé Boggio fait de l’écrit et du rich media son cheval de bataille tandis que Stéphane Masson encadre les reportages vidéo. Retour sur deux personnages clés de la formation.
STEPHANE MASSON, JOURNALISTE PLURIMEDIA
“ Le journalisme est un métier formidable. C’est un métier avant tout humain. “
Alors que de plus en plus d’étudiants sont encouragés à intégrer une école de journalisme ou une formation spécifique, Stéphane Masson est entré dans le métier par la petite porte. Avant même d’obtenir son DESS en Information-Communication option journalisme, Stéphane Masson a fait de la radio pendant longtemps en commençant par les petites ondes associatives. Il a monté les échelons petit à petit dans le monde de la radio avec des chroniques culturelles ou sportives. Il a participé à un flash info sport puis a réalisé des chroniques culturelles quotidiennes avant de passer à l’information générale en tant que « flasheur ». Sa carrière radio a atteint son apogée à son passage sur les ondes d’Europe 2, la radio libre d’Europe 1, qui est devenue Virgin.
En parallèle, le journaliste a sorti sa plume pour quelques journaux papiers mais en moindre production. Le web l’a également attiré où il y a été polyvalent en faisant de la rédaction, de la photographie et de la vidéo. Son parcours a finalement dérivé vers la télévision avec une dizaine d’années d’expérience dans le domaine. Il a alors travaillé pour des chaînes comme M6 sur un format de 6 minutes qui n’existe plus aujourd’hui, et ce, aux quatre coins de la France : Lille, Marseille, Bordeaux, Montpellier, Toulouse, Paris et Nancy. Il a tour à tour changé de casquettes passant de celle de JRI (Journaliste Reporter d’Images) à celle de monteur puis de rédacteur-présentateur.
Entré en tant que vacataire à l’Université de Metz en 2004, il devient maître de conférences associé en 2010 et assure la rédaction en chef du webzine de la formation Webullition depuis plusieurs années.
Son dada ? La vidéo et plus largement le plurimedia, dont il enseigne les techniques et les travers avec cette recherche constante de la créativité et de ce qu’il appelle le H.H.H (Humain Humour Humeur). Sans oublier sa passion dévorante pour la « minette » à utiliser sans modération lors des reportages.
Pour Stéphane Masson, le béguin pour le journalisme ne s’arrête pas à la frontière des supports : « Tous les domaines ont leur charme. Le web c’est magique parce qu’on peut tout faire. La radio, il y a aussi un côté magique et instantané qui est super, ça permet à un auditeur de vraiment se concentrer sur le contenu. On peut donner du sens aux choses sans l’image. La télé on est tenu de montrer, on ne peut pas tricher. »
Dans ses projets, il y a cet espoir de retrouver un peu cet amour de jeunesse qu’a été la radio qui se libère des contraintes de temps liés à l’audiovisuel. Mais peu importe le domaine, pour Stéphane Masson, l’essentiel à travers la formation est de transmettre son attachement au métier de journaliste et ses valeurs : « Le journalisme est un métier formidable. C’est un métier avant tout humain. On peut apprendre pleins de techniques et être un très bon journaliste avec des outils et des savoirs pointus. Mais je trouve que le meilleur des journalistes sera celui qui réussit à utiliser toutes ces techniques avec une ouverture d’esprit et un désir d’être humain. »
Des mots qui parlent aux étudiants du Master Journalisme et Médias Numériques puisque les profils ont rarement déçu le journaliste qui parle d’une « grande satisfaction » en voyant des étudiants faire leurs premiers pas dans des gros médias.
HERVÉ BOGGIO, JOURNALISTE DE PRESSE REGIONALE
« J’essaie de transmettre des qualités comme l’amour des autres, l’envie d’aller à leur contact et la curiosité. Aimer les gens et être curieux de ce qui leur arrive. »
Un parcours dit « atypique », Hervé Boggio n’a pas toqué à la porte du journalisme avec une formation journalistique. Il a tout d’abord obtenu une maîtrise d’Histoire avant de décrocher son diplôme à l’Institut d’études politiques à Toulouse où il a fait ses premiers pas de journaliste en tant que correspondant local de presse. Il a ensuite eu l’occasion de passer quelques mois en Guyane française où il a pu exercer en radio sur les ondes de RFO. En parallèle, il a travaillé pour le quotidien régional France Guyane. A son retour en France, Hervé Boggio a passé quelques mois sous les drapeaux pour son service militaire. La page de l’armée tout juste tournée en juillet 1997, le journaliste a saisi l’opportunité d’intégrer la rédaction du Républicain Lorrain de Thionville.
Hervé Boggio a revêtu plusieurs rôles sur la scène journalistique à commencer par celui de secrétaire de rédaction en Meurthe-et-Moselle et à Thionville. Puis il est passé chef d’agence à Pont-à-Mousson avant de rejoindre l’équipe de reportage régional au siège du Républicain Lorrain. Il y a essentiellement traité des questions d’éducation, notamment le dossier sur la fusion des universités de Lorraine. Il a également pigé pour le magazine Essentiel Santé ainsi que pour L’Express. Il est actuellement chef d’édition à l’agence du Républicain Lorrain de Thionville qui couvre la zone allant du nord de Metz à la frontière mosellane luxembourgeoise.
Hervé Boggio a été très peu attiré par la télévision malgré de courtes expériences notamment lorsqu’il était au service reportage du Républicain Lorrain en partenariat avec Mirabelle TV. Il garde cependant « un souvenir ému » de la radio, regrettant de ne pas avoir passé plus de temps derrière le micro. Malgré tout, sa passion s’épanouit toujours autant dans la presse écrite depuis des années d’autant plus qu’elle évolue et se transforme avec l’avénement d’Internet. Loin de songer à la disparition du papier, Hervé Boggio a bon espoir que l’encre fraîche qui embaume les kiosques perdure : « Je pense que la presse écrite perdurera sous une forme qu’on ne connaît pas encore aujourd’hui, mais elle perdurera. »
Au-delà de l’exercice de son métier initial, le journaliste a fait son entrée à l’Université de Metz en tant que chargé de TD en 2003 puis chargé de cours et enfin maître de conférences associé depuis 2013. Il a repris le flambeau de la rédaction en chef de Webullition suite au départ de Nicolas Bastuck lors de la dernière année de la licence professionnelle de Journalisme et Médias Numérique qui a succédé au master. Tout comme son compair, Hervé Boggio met en avant l’aspect humain du métier : « J’essaie de transmettre des qualités comme l’amour des autres, l’envie d’aller à leur contact et la curiosité. Aimer les gens et être curieux de ce qui leur arrive. »
Son poste au sein de la formation lui apporte également beaucoup avec une ambition d’auto-formation, imaginer ce qui transposable au sein de sa propre rédaction : « Je suis venu à l’enseignement par curiosité. Depuis que j’enseigne ici et plus précisément depuis que j’enseigne dans le master c’est aussi quotidiennement l’occasion de m’interroger sur mes propres pratiques à travers les pesanteurs et inerties du métier notamment en presse écrite et plus précisément en PQR. » Là encore, le journaliste appuie sur le fait qu’il a croisé, au sein de la formation, des profils « brillantissimes » et que seule une véritable motivation peut préparer aux exigences du master. « Ce n’est pas une formation anodine mais elle prépare bien aux réalités qui sont celles du métier qui se sont durcies au fil des années.«